Association de lalogoRégie Théâtrale  
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Quelques pièces

MONSIEUR BOB'L


Pièce en trois actes, créée le 2 février 1951, au théâtre de la Huchette, interprétée par Jacqueline Maillan, Jacques Fabbri, Georges Vitaly, R.J. Chauffard, Jacques Jouanneau, Xavier Renoult, Monique Delaroche, Jean Laugier, Lucien Hubert, Paul Gay, François Martin, Michel Michalon, Monique Nicolas. Mise en scène de Georges Vitaly. Décors de Dora Maar.

Monsieur Bob'le de Georges Schehadé
Collections A.R.T.

Analyse

Monsieur Bob'le est le doux vieillard, bienfaiteur d’une petite ville imaginaire. Le pharmacien, le maréchal ferrant, l’institutrice, les vieilles filles, les amoureux, le métropole Nicolas, ils se veulent tous l’ami de M. Bob'le. Ils écoutent pieusement ses préceptes, consignés dans son livre de sagesse : Le Trémandour. Mais, un jour, M. Bob'le est obligé de partir quelque temps pour une île mystérieuse. Malade, il meurt dans un hôpital lointain, tandis que lui apparaissent un à un tous ses amis et que la sirène du bateau, annonçant le retour, retentit dans le port.


Critiques

« Je n’ose même pas écrire à quel point je déteste ce genre de littérature qui s’entoure de favorable obscurité. C’est tellement plus difficile, n’est-ce pas , d’avoir du talent quand tout le monde peut comprendre ce que vous voulez dire ! (…) Et, puis après tout, j’ai peut-être tort, archi – tort. C’est peut-être cela la poésie… Mais en fait de poésie, je suis plus attendri par les chansons et les rondes enfantines ».
Jean-Jacques Gautier Le Figaro 1er février 1951

« Mr. Bob’le est la pièce d’un poète pour qui la poésie n’est pas un torrent, mais une source discrète, pure, maniérée parfois, un peu précieuse dans son charme et recherchée dans ses images, c’est une pièce pleine de détails tantôt très beaux, tantôt très aimables, et qui va sans transitions habiles de l’extrême tendresse à la bouffonnerie, du gros comique au pathétique, c’est la pièce d’un poète au coeur pur… ».
Jacques Lemarchand Le Figaro Littéraire 3 février 1951

« Que c’est beau ! Que c’est beau cette patience du public à chercher pendant deux heures le sens d’une pièce ! Il ouvre des oreilles toutes grandes. Il n’ entend qu’un mélange rance d’images fatiguées : une parodie du surréalisme à ses débuts, au temps où l’écriture automatique enfantait : « le cadavre exquis boira le vin nouveau »... Mais il applaudira le bon public, tant il redoute d’offenser un chef d’œuvre inconnu !  ».
Robert Kemp Le Monde 3 février 1951

« De la Huchette, je suis sorti joyeux, tout joyeux, comme intérieurement « lavé ». Je me suis étonné de ne pas raconter, place St Sulpice, sous les arbres croulants de pommes et pleins de rossignols « qui dorment sans solidité » une « Schéharazadé » dont j’aurais cru tous les contes ».
Jean-Louis Bory La Gazette des Lettres 15 mars 1951

« Je me suis ennuyée, ce soir-là, au théâtre de la Huchette, comme dans une salle d’attente d’une gare : la pièce n’arrivait pas ! Trois actes sont passés sans que la pièce arrive (…) Que reste-t-il sur scène où il n’y a ni histoire, ni conflit, ni drame, ni action pondérable. Rien, en vérité, rien … ».
Elsa Triolet Les Lettres Françaises 8 février 1951

« C’est une jolie idée d’avoir fait de la Poésie un personnage de théâtre et du passage du Poète un sujet de pièce de théâtre.Mais est-ce une idée d’auteur dramatique ? (…) C’est ce que je ne me hasarderais pas à pronostiquer ».
Guy Verdot Franc-Tireur 1er février 1951

« Si on affirme que M. Bob'le n’est pas une pièce, qu’il n’y a pas de sujet, que le dialogue n’est pas en « situation » pour la bonne raison qu’il n’y en a pas non plus de situation, que c’est poétique mais gratuit et qu’enfin, sans le talent de l’acteur qui l’incarne, 1 il n’y aurait même pas, en ce « Monsieur Bob’le », un personnage, je dirai que cela est VRAI , mais que j’aime cette pièce, pièce qui me touche plus que d’autres, construites d’après les recettes éprouvées , que me sens, pour l’avoir entendue, pleine de gratitude ».
Renée Saurel Combat 1er février 1951

« Jai vu M. Bob’le avec un peu de retard, j’étais un spectateur prévenu. Prévenu , contradictoirement prévenu, par certains de mes confrères que M. Bob'le était une œuvre attachante, touchante d’un ton tout-à-fait inhabituel , d’un langage exquis. Prévenu par d’autres que je serais probablement réveillé au baisser du rideau final par une ouvreuse qui me frapperait légèrement l’épaule en me disant que c’était le terminus et que tout le monde descendait. Je n’ai nullement dormi tout au long de la pièce, les spectateurs, autour de moi, ne dormaient pas non plus. Ils me parurent même, mise à part une certaine minorité réticente, contents de leur soirée et le manifestèrent par des applaudissements vigoureux ».
Thierry Maulnier Combat 9 février 1951



LA SOIRÉE DES PROVERBES


Pièce en trois actes, créée le 1er février 1954 au théâtre du Petit Marigny, interprétée par Pierre Bertin, Anne Carrère, Régis Outin, Michel Piccoli, Nicole Berger, Jean-Louis Barrault, Jean-Pierre Granval , Jean Servais, Jean Gillibert, Jacques Sempey, Henri Poirier, Marie6Hélène Dasté, Edmond Beauchamp, Jacques Galland, Hélèna Manson, André Brunot . Mise en scène de Jean-Louis Barrault. Décors de Félix Labisse. Costumes de Marie-Hélène Dasté. Musique de Maurice Ohana.

Analyse

Dans une auberge, un jeune homme, Algengeorge , est mis en présence de voyageurs, rassemblés là comme par hasard avant de se rendre à la colline des Quatre Diamants où aura lieu La Soirée des Proverbes. Séduit et plein d’espoir Algengeorge les suit. Arrivé sur place, quelle déception ! Il ne s’agit que d’une réunion de quadragénaires qui ont trahi évidemment leur jeunesse. Si à vingt ans, ils avaient pu deviner les hommes qu’ils deviendraient, ils auraient sans nul doute préféré disparaître. Il ne restait plus à Algengeorge que de mourir.


Critiques

«  Jean-Louis Barrault sait qu’on ne suscite pas sans danger le poète sur une scène. Poésie et Théâtre constituent un couple dont les rapports internes sont mal définis (…) Je persiste à penser que théâtre et poésie ne se superposent pas et qu’il est dangereux de croire que le lyrisme puisse être, à lui seul, dramatique »..
Georges Lerminier Le Parisien Libéré 1er février 1954

«  Voilà un mets de choix pour les snobs (…) Ici on travaille dans le génie (…) C’est clair comme un seau de poussière qu’on aurait versé dans une cuve d’encre de Chine, par une nuit sans lune, au milieu d’un interminable tunnel dont les lampes se seraient éteintes par suite d’un court circuit »..
Jean-Jacques Gautier Le Figaro 2 février 1954

« Voilà, certes, de quoi soulever les plaisanteries et les sarcasmes de ceux qui sont les dépositaires patents de l’esprit cartésien et de cette clarté bien française dont s’inonde leur myopie volontaire. Les autres prendront un plaisir délicat ».
Gustave Joly L’Aurore 2 février 1954

« Le thème de La Soirée des Proverbes est à la fois très simple et gorgé des plus secrètes richesses (…) Il est impossible de ne point subir l’envoûtement qui se dégage de cette œuvre singulière (…) Un poète, un authentique poète parle au Petit Théâtre Marigny ». 
Max Favalleli Paris-Presse 3 février 1954

« …Si la mélodie a subsisté en vous qui chantait dans votre âme d’enfant alors courez voir La Soirée des Proverbes Pour imaginaire qu’elle soit dans ses situations et dans ses figures et insolite dans son non – obédience aux canons et formules ordinaires, la pièce de Schehadé n’en est pas moins une pièce, nous n’en sommes pas moins au théâtre (…) Un résumé rapide et ramassé ne peut donner une idée de la richesse d’invention de ces trois actes. (…) Remercions la Compagnie Renaud – Barrault d’avoir ouvert le Petit Théâtre Marigny sur une pièce d’une qualité si exceptionnelle ».
Marcelle Capron Combat 4 février 1954

« Depuis que j’ai vu se baisser le rideau sur le dernier acte de La Soirée des Proverbes de Georges Schehadé, au Petit Théâtre Marigny, je sais que notre théâtre s’est enrichi à la fois d’une œuvre et d’un champ clos fort bien fait pour la bataille.(…) Il y a quelque chose de très rare et d’admirable dans la façon dont la poésie de Schehadé , si fine et secrète, se révélait soudain dramatique, authentiquement théâtrale, sans se compromettre un instant dans ces conventions de théâtre auxquelles il est d’usage de voir les poètes se soumettre, en soupirant. (…) La Soirée des Proverbes raconte une histoire , toute claire , toute simple, et la raconte de telle façon, si neuve qu’il faut absolument renoncer au doux engourdissement , habituel compagnon des habitués de théâtre… ».
Jacques Lemarchand Le Figaro Littéraire 6 février 1954

« Je ne m’étais pas rendu à la soirée sans méfiance. Je craignais un « théâtre poétique ». pour lequel je n’ai pas plus de goût que pour « le roman poétique ». Mais, il y a une « Poésie du Théâtre », celle de Corneille et de Racine, de Shakespeare et de Claudel : C’est le verbe incarné dans les personnages. La pièce de Schehadé procure cette satisfaction ».
Luc Estang La Croix 12 février 1954

« La Soirée des Proverbes, série de devinettes, flatte en moi un vieux goût de déchiffreur et de cryptologue (…) Je ne suis pas du tout de l’opinion des confrères qui préfèrent la première partie et lui sourient, mais blâment l’obscurité de la seconde, et refusent à suivre. La seconde m’a beaucoup plus amusé.(…) Bien entendu, c’est toujours artificiel . Je nie que ce soit une forme véritable de théâtre (…) Bref ce n’est pas ennuyeux. Cela reste prétentieux et enfantin. C’est écrit avec pureté, délicatesse. Cela vaut 12 sur 20 ».
Robert Kemp Le Monde 17 février 1954

« Comme il était à prévoir la nouvelle pièce de Schehadé La Soirée des Proverbes a divisé la critique en deux clans, ceux pour qui le texte est clair, ceux pour qui il ne l’est pas (…) Bien entendu la pièce de M. Schehadé est parfaitement claire (…) Sa pièce est non seulement bien construite avec ses trois actes dont chacun segmente parfaitement un moment du drame, mais encore abondante en mouvements, rebondissements, alternances de rires et de larmes, coups de théâtre (…) De la noblesse de cette histoire, je crois qu’on ne discutera pas : quand un poète parle, c’est qu’il a quelque chose à dire. On discutera plutôt de son pessimisme qui ne laisserait aucun espoir si elle ne comportait quelques personnages qui restent à la porte de la Maison des proverbes. (…) En donnant asile, dès le premier soir à la Poésie, Jean-Louis Barrault nous a démontré qu’il n’avait rien perdu de son courage et qu’il demeurait à l’avant-garde de l’art dramatique ».
Morvan - Lebesque Carrefour 10 février 1954.



HISTOIRE DE VASCO


Pièce en six tableaux, créée le 1er octobre 1957, au théâtre Sarah Bernhardt, interprétée par Jean Desailly , J.L.Barrault , Annie Fargue, Georges Cusin, Dominique Rozan , J.P. Granval, Françoise Goléa, M.H. Dasté, Régis Outin, Pierre Bertin, Pierre Tabard, William Sabatier, Gabriel Cattand, Georges Aminel, Michel Barray, Luis Masson, Guy Jacquet, Louis Lalanne, Marius Balbino, Jean Katou, Michel Duroy. Mise en scène de Jean-Louis Barrault . Décors de J.Yourgeman, assisté de Peter Bride. Costumes de Marie-Hélène Dasté. Musique de Joseph Kosma.

Analyse


L’action se déroule « aux environs de 1850, au cours d’une guerre ». Dans une petite ville de province un jeune coiffeur bien naïf, Vasco, est très heureux dans sa boutique. Sans le savoir, il est aimé par une jeune fille qui rêve de lui. Le bonheur lui tend les bras. De plus il déteste la guerre. Mais la guerre est présente partout, dans l’uniforme des officiers, dans les défilés militaires, dans les remises de décorations… Peu à peu Vasco se laisse prendre et finit par croire qu’il peut lui aussi devenir chevaleresque en allant se battre pour les autres . Son héroïsme lui sera fatal.


Critiques


« À un moment où la France joue une partie difficile en Algérie et en Afrique du Nord et où de jeunes militaires français exposent chaque jour leur vie physique (…) il est curieux, ( c’est vraiment le moins qu’on puisse dire ) de la part de Jean-Louis Barrault d’avoir monté la troisième pièce de Gorges Schehadé, auteur libanais d’expression française, (…) Cette flambée d’antimilitarisme, masquées des chatoyantes fantaisies verbales d’un « expressionnisme » périmé, constitue une mauvaise action (involontaire, nous voulons le croire) contre la France ».
X… Aux Écoutes 4 octobre 1957

« Nous ne croyons pas du tout au succès du spectacle antimilitariste que, pour sa rentrée à Paris, Jean-Louis Barrault vient de monter au Théâtre Sarah-Bernhardt(…) À double titre. D’abord , parce que Histoire de Vasco de l’écrivain libanais Georges Schehadé appartient à un genre qui nous a toujours paru détestable, avec sa poésie en contre – plaqué. Ensuite parce que nous ne parvenons pas !...) à oublier que nos soldats se battent en Algérie et y meurent (…) Il nous paraît intolérable qu’à la vieille chanson antimilitariste puisse aujourd’hui être ajouté un nouveau couplet, mal venu d’ailleurs et sonnant faux. Intolérable surtout sur la scène d’un théâtre municipal subventionné par la Ville de Paris ! La Direction des Arts et Lettres a son mot à dire ici , la Ville de Paris, le sien. Nous espérons que l’un et l’autre le diront vite et fermement ».
Léon Treich L’Aurore 8 octobre 1957

« Je ne crois à rien de ce que j’ai vu et entendu, hier soir, au Théâtre Sarah Bernhardt (…) Deux heures de cet insupportable pathos pour ne rien dire et ne rien faire que du pacifisme en chambre, du poème en prose et du théâtre en tête, que voilà du temps et des forces perdues ! De vraie pensée, point.De sentiments, encore moins. D’émotion, nullement. De personnages, fi donc ! De vérité, vous ne voudriez pas. Des mots, des mots, des mots… Et dits, il faut entendre comme ! Tous le monde parle faux. C’est un concours, un festival ou une gageure.On nage dans l’artifice… ».
Jean –Jacques Gautier Le Figaro 7 octobre 1957.

« Je le dis tout franc, j’exècre Vasco. Quand j’entends comparer M. Schehadé à Supervielle 2, que je lis dans la note de Jean – Louis Barrault, ces deux noms rapprochés, je suis prêt de hurler comme un chien sous le fouet (…) Vasco a été joué, paraît-il à Zurich, à Hambourg, à Balbeck et dix autres lieux, Triomphalement. Mais je ne suis pas de Balbeck, ni de Zurich. Je suis tout bêtement de Paris. L’esprit pour moi, c’est celui de Molière … Si Vasco est du bon théâtre, certes, ce n’est plus Athalie qui est « le chef d’œuvre de l’esprit humain » c’est « Tire-au-Flanc ». 3 Pour moi, il peut servir de test pour le goût de finesse. Qui l’aime me déçoit profondément. Si Vasco est de la poésie, Baudelaire est un anti-poète ; et Mallarmé n’y connaît rien. Si M. Schehadé a des dons, est un inspiré, Rimbaud n’en était pas un ; Claudel et Valéry ne comptent pas . Car enfin, il faut choisir … ».
Robert Kemp Le Monde 6 octobre 1957

« Certaines réactions me laissent pantois. C’est ainsi que mon bon et vénéré maître Robert Kemp dont la fougue et l’érudition me confondent également, mobilise contre le naïf Vasco une troupe de choc (…) Puis dégainant son épée d’académicien, il charge furieusement à travers la plaine où le gentil coiffeur de M. Schehadé cueille les coquelicots. Il m’a paru à moi que L’Histoire de Vasco possède des grâces sans apprêt et qui ne justifient pas que l’on coalise contre elles les armées de la Littérature Universelle (…) C’est une œuvre dont le bouffonnerie, la tendresse, la truculence, l’émotion suffiraient déjà à nous toucher si, en plus, tous ces éléments n’étaient haussés, magnifiés, enrichis par une transposition poétique d’autant plus admirable qu’elle utilise les moyens les plus directs et les plus purs ».
Max Favalleli Paris-Presse 8 octobre 1957

« Il y a une grande poésie dans les premiers tableaux ; une plus grande encore, très émouvante, très pure, très pudique dans le dernier. La pièce est jouée dans le ton qu’il faut, c’est-à-dire quelque part entre la farce et le rêve, dans un univers de fantasmagorie cocasse et de cruauté gentille, d’absurdité lunaire, à peine touchée par l’aile de la douleur des hommes comme par une ombre légère ».
Thierry Maulnier Combat 11 octobre 1957

« Ce qui m’étonne c’est qu’on trouve dans Vasco des intentions qui n’y sont pas. Pourquoi y chercher autre chose qu’un conte charmant, plein de tendresse et de trouvailles verbales, un poème de théâtre en langue française par un Libanais qui adore la France, attitude qui n’est malheureusement plus tellement commune dans le Moyen-Orient. 4. Allons du sérieux, la vieille classe ! Restez assis M. Léon 5 vous pouvez remettre le crayon à la bretelle : votre fellagha, c’était Charlot, soldat  ».
Pierre Marcabru Arts 16 octobre 1957

« Histoire de Vasco est beaucoup mieux qu’une pièce drôle et tragique : c’est une pièce spirituelle, c’est-à-dire qui fait rire au sein du drame, non par ces jeux de mots et ces calembours dont on oublie trop souvent de fêter les centenaires, mais par de brusques et inattendues confrontations de situations, qui sont à l’origine même du comique ; par l’invention de personnages à la fois si bizarres et si vrais qu’ils sont prêts aussi bien pour les pleurs que pour les rires ; pour nos pleurs et pour nos rires. Et c’est la liberté enfin rendue aux spectateurs qui écoutent ».
Jacques Lemarchand Le Figaro littéraire 12 octobre 1957

« L’Histoire de Vasco est une pièce ravissante, profonde, émouvante. C’est aussi une grande tragédie qui raconte la destinée de l’homme, qui décrit la guerre, ses horreurs, ses bêtises comme tous les poètes l’ont fait depuis que le monde est monde. Que Georges Schehadé, citoyen libanais, écrive en français ( et de tels chefs d’œuvre ) me cause un bonheur que je ne saurais exprimer (…) Je voudrais bien que l’on m’explique à moi, patriote malheureux et saignant, ce que Vasco peut bien avoir à faire avec l’Algérie. La guerre, les militaires, les corbeaux, la mort, ce sont des sujets éternels. Schehadé en parle comme Homère ou Tolstoï. Et pour dire le fond de ma pensée, je déclare naïvement qu’un grand écrivain , né au Liban, fait bien plus d’honneur à la France que nos petits généraux autochtones qui ne savent que perdent des batailles ».
Jean Dutourd Arts 16 octobre 1917.

1 R-J Chauffard
2 Jules Supervielle ( 1884 -1960) Poète et écrivain français né en Uruguay
3 Pièce de l’auteur de boulevard Mouezy Eon
4 Allusion à l’affaire du Canal de Suez
5 cf. Leon Treich

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la mémoire du théâtre