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Quelques pièces

 

LE VEILLEUR DE NUIT

Pièce en trois actes, créée le 2 février 1911 au théâtre Michel avec pour interprètes Madeleine Dolley, Harry Baur, Charlotte Lysès, Sacha Guitry, Rose Grane, Mme Vernières, Mme Charmoy, Miss Bennett, Mr. Pradj, Mr. Cornely, Mr. Davry.

Analyse

Un professeur d’un certain âge avait pour maîtresse une très jeune et jolie demoiselle. Cette dernière tomba bientôt amoureuse d’un garçon de son âge, charmant mais impécunieux. Jalousie mise à part le quinquagénaire les prit tout les deux en charge, et sembla très heureux; «  Je suis content de moi parce que je ne souffre pas de voir s’aimer les autres... ». 1

Critiques

« L’auditoire de la répétition générale était très favorablement disposé. M. Sacha Guitry plaît infiniment à ce public : il lui plaît par ses qualités , un peu par ses défauts, par ce qu’il y a en lui , de brillant, d’ironique, de gamin, d’effronté, par son laissez – aller, sa belle humeur, son extrême liberté, son irrévérence, , son allure d’enfant gâté à qui tout est permis, même d’outrepasser légèrement les limites du bon goût.(....) Les personnages de Veilleur de nuit sont criants de « ressemblance ». Nous les avons vus. Nous sommes sûrs qu’ils existent... ».
Adolphe Brisson Le Temps

« Quand on parle de ce jeune écrivain, on ne manque point de déclarer qu’il a de très beaux dons et que s’il consent à travailler, il pourra bien, un jour, faire un bon ouvrage. Il ne faut pas oublier cependant que M. Sacha Guitry a déjà remporté les succès les plus vifs et les plus flatteurs ».
M. Nozière L’Intransigeant

« Durant les trois actes de cette amusante et gaillarde pièce , nous avons pu constater que M. Sacha Guitry est doué d’un sens du comique, tout –à - fait personnel et original. (...) Il y a chez M. Sacha Guitry une sorte d’exubérance d’entrain et d’espièglerie ».
Henri de Régnier de l’Académie Française Journal des Débats

« Je ne saurais assez dire combien Le Veilleur de nuit m’a plu. Je suis reconnaissant à M.Sacha Guitry du bon moment qu’il m’a offert. Des pièces comme celle-là nous consolent de ce que les théâtres nous font quelquefois avaler de douteux et d’avarié. Et il y a des périodes où nous avons besoin de compensations ! La comédie nouvelle de M.Sacha Guitry se recommande par ses qualités de meilleur aloi, elle a de la gaîté, de l’exubérance , de l’entrain, de l’émotion, de l’ironie ; un ton de fantaisie espiègle et primesautière l’anime. Elle a la désinvolture et l’audacieuse assurance de la jeunesse (...) On s’abandonne au charme de sa séduction, sans prendre garde tout de suite qu’on est , par-ci par-là, légèrement mystifié ! ».
Joseph Galtier Excelsior

« Il y a dans l’œuvre de M. Sacha Guitry un mélange, à doses inégales, de gaminerie, un peu volontairement entretenue et d’expérience précoce de la vie. Il y a du comique et même du bouffon, avec une facilité soudaine à envisager les choses sous leur aspect sérieux et presque émouvant. Il y par-dessus, et c’est peut-être au fond ce qui le caractérise, je ne dirai pas du naturel, mais de la liberté. (...) Il faut bien admettre que ce charme est sensible au public puisque Le Veilleur de nuit a été accueilli par un gros, par un très gros succès... ».
Léon Blum Comoedia

« Ce n’est pas un tour de force qui confirme les dons exceptionnels du jeune écrivain dramatique, c’est l’évidence d’une force qui bouleversera notre théâtre »
Régis Gignoux Paris-Jour

Reprises

1986 Théâtre 13 et théâtre Montparnasse. Mise en scène : Jacques Nerson

2005 Théâtre des Bouffes Parisiens. Mise en scène : Jean-Laurent Cochet

 

DEBUREAU

Pièce en vers libres, quatre actes et un prologue, créée au Théâtre du Vaudeville, le 9 février 1918, interprétée par Mrs Sacha Guitry, Hiéronimus, Candi, Marcel de Garcin, Gilder, Ebène, Max Morana, Félix Galipaux, Mmes Yvonne Printemps, Rosine Morana, Alys Delonde, Marthe Rienzi, G. Paulfret, et les comédiens du théâtre des Funambules : Mrs Baron fils, Louvigny, Fabrel, Barral, Mmes Jeanne Fusier, Marguerite Fabre Régine Félyane, C. Ducarre. Musique d’André Messager;

Analyse

Il s’agit des amours imaginaires du célèbre mime Jean-Gaspard Deburau et de Marguerite Gautier qui deviendra la Dame aux camélias

Critiques

« Ce spectacle fut une des pièces les plus tendres et les plus tristes qui se puissent voir. Un vers libre, tout voisin de la prose comme l’iambe des anciens, soutient le discours, le mesure à son rythme et quelquefois l’élève. Des inventions ingénieuses, des pensées gracieuses et mélancoliques en ornent la trame légère. C’est un ouvrage charmant ... M. Sacha Guitry n’a rien écrit qui soit supérieur, d’un art à la fois si aisé et si sûr, si sensible , discret et plaisamment varié ».
Henry Bidou Le Journal des débats

« Le public a eu bien raison de faire un accueil enthousiaste à cette pièce dont le but est de l’émouvoir et de le divertir : c ’est là de l’excellent théâtre qui déploie , pour nous plaire, toutes les séduction de la scène et nous ne saurions trop remercier, l’un des derniers illusionnistes qui nous restent aujourd’hui, de nous faire oublier, ne fût –ce qu’un instant, la gravité de certains auteurs appelés sérieux parce qu’ils manquent d’esprit et ennuient ».
G. de Pawlowski Le Journal

« Voici, à mon avis le chef-d’œuvre de Sacha Guitry et c’est vraiment un petit chef-d’œuvre. Cette fois, avec son esprit, Sacha Guitry ouvre son cœur ».
Raoul Aubry La Liberté

« La nouvelle pièce de M. Sacha Guitry est, à mon sens, tout nettement admirable (...) Depuis Cyrano je ne crois pas qu’une pièce plus charmante, plus délicatement littéraire, plus finement et essentiellement française ait été représentée . On a fait plus noble et plus profond : on n’a pas fait plus joli ».
Victor Snell L’Humanité

« 0n a fait un prodigieux succès à Deburau . C’était justice. La fantaisie est d’un pittoresque délicieux et d’une très rare qualité sentimentale ».
Camille de Senne La Semaine de Paris

« Un grand et irrésistible charme se dégage de cet ouvrage profondément senti et comme rempli d’une émotion personnelle. Les belles scènes se succèdent, pleines de finesse , de sentiment, de sympathique douceur ».
Léo Claretie La Rampe

« On allait au Chatelet voir des fééries. On ira à Deburau voir un homme : c’est encore plus mystérieux. Dans une langue poétique aussi riche que souple, en vers qui suivent tout le mouvement et la couleur de la pensée, dans les décors les plus discrets et les plus pittoresques, au milieu d’une foule de costumes charmants, l’auteur est son interprète, et si l’auteur grandit en valeur morale , en importance littéraire, l’acteur ne cesse pas de l’égaler ».
Régis Gignoux Le Figaro

Reprises

1950 Théâtre du Gymnase . Mise en scène : Sacha Guitry.

1980 Théâtre Edouard VII . Mise en scène : Jacques Rosny

 

 

MON PÈRE AVAIT RAISON.

Pièce en trois actes, créée le 8 octobre 1919, au théâtre de la Porte Saint Martin, interprétée par Mrs Sacha Guitry, Paul Duc, Lucien Guitry, Joffre , Ferval et Mmes Yvonne Printemps, Jeanne Rolly, Marie Montbazon, mise en scène : Sacha Guitry

Analyse

À trente ans, abandonné par Germaine, son épouse, Charles décide de mettre en pension son fils Maurice. Vingt ans plus tard, alors que Germaine a réintégré le foyer, Loulou la petite amie de Maurice reproche à Charles d’avoir abandonné Maurice, Charles alors regrette de n’avoir pas écouter les conseils de son père et d’avoir rendu son fils malheureux.

Critiques

« Devant une pièce de cette hardiesse et de cette qualité  tout notre bric-à-brac habituel s’effondre  (...) Elle vient à l’heure nécessaire marquer qu’à travers les caprices et les amusements faciles , les destinées de notre théâtre poursuivent leur cours. Maintes fois, dans une œuvre déjà nombreuse, l’auteur de Mon père avait raison nous laissa entrevoir le puissant observateur et l’écrivain de grande classe qui s’élaboraient lentement en lui. Il vient de se réaliser pleinement dans une œuvre supérieure, sans effort apparent, sans renoncer aux grâces et aux fantaisies qui nous l’ont rendu si précieux ».
M. Antoine L’Information

« Ayant fait le tour de bien des bonshommes du Théâtre, chez nous et chez les autres, de très grands, je suis toujours rentré dans mon cher pays en retrouvant les Guitry comme une fortune nationale. Je professe du respect et de l’admiration pour eux.(...) Chaque fois que je les revois au travail mon cœur est ému et fier. Il me semble que certains maîtres anciens resplendissent en eux : ils sont classiques ».
M. Lugné-Poe L'Éclair

« Bravo, Sacha Guitry, voilà de la bonne comédie ».
François Mauriac Revue hebdomadaire

«  Remercions-le de nous faire souvent penser, sans nous faire froncer le sourcil. Remercions le d’aimer son métier, de le savoir, de le bien faire, d’y être un si honnête homme ».
Abel Hermant L’Excelsior

«  Clairvoyant , Sacha Guitry sourit de mille préjugés, de l’hérédité, de la fausse science, de l’éducation, de la rhétorique féminine, des convenances sociales. Rejetant les saines traditions du métier - mais non les hautes directions de l’art –il nous offre une pièce libre comme le théâtre de Musset  ».
M.Nozière L’avenir

« Nous nous plaignions du théâtre moderne. Nous n’aurons plus sujet de nous plaindre. Je compte la dernière œuvre de M. Sacha Guitry comme une comédie qui frise le chef-d’œuvre ».
Bernard Lecache Le Petit bleu

« Le succès ? Considérable ! »
Léon Blum Le Matin

Reprises

1959 Théâtre de la Madeleine. Mise en scène :André Roussin.

1978 Théâtre Hébertot .Mise en scène : Jean- Laurent Cochet

1999 Théâtre des Bouffes Parisiens , Mise en scène : Jean-Claude Brialy,

2007 Théâtre Edouard VII,. Mise en scène : Bernard Murat

 

 

L'AMOUR MASQUÉ

Comédie musicale en trois actes, créée au Théâtre Edouard VII, le 15 février 1923, interprétée par Mrs Sacha Guitry, Pierre Darmant, André Urban, Louis Kerly, Louis Maurel, Georges Lemaire, Henry Garat, Jugain, Marin, de Size et Mmes Yvonne Printemps, Marthe Ferrare, Maris Dubas, S. Duval, S. Duplessy, R. Bernède, G. Cornet. Mise en scène de Sacha Guitry. Musique d’André Messager.

Analyse

Elle, n’a pas de prénom. Elle s’appelle Elle tout simplement. Elle a vingt ans, Elle est ravissante et deux protecteurs, un baron et un maharaja que gentiment Elle exploite :

« J’ai deux amants, c’est merveilleux !

Et je fais croire à chacun d’eux

Que l’autre est le Monsieur sérieux

Et ma foi, ils le croient

Ils le croient tous les deux

Mon Dieu que c’est bête un homme, un homme, un homme...

Alors vous pensez Deux... »

Avant de se rendre à un bal masqué, Elle découvre la photo d’un charmant jeune homme - en fait c’est le portrait du père de celui-ci lorsqu’il avait vingt ans de moins... Elle tombe amoureuse de ce joli garçon... Mais est-ce le père jeune d’alors ou le fils de maintenant qui lui plaît ?

Critiques

 « Le dialogue de M. Sacha Guitry, c’est Paris qui sourit. Et ceci à un point tel que si Paris n’existait pas, M. Sacha Guitry, pour pouvoir écrire et jouer, serait capable de créer Paris ».
Fred Orthys Le Matin

«  M. Sacha Guitry, « Protée » du Théâtre, mais qui ne se refuse à aucune expérience du génie multiple que lui départirent les dieux, a imaginé, sans doute à peine qu’il y eut pensé, un bien joli sujet de comédie musicale ».
Jane Catulle6Mendes La Presse

« Le premier acte a été longuement acclamé et, l’habitude une fois prise, on a fait aux deux autres le même accueil enthousiaste qu’au premier ».
André Rivoire Le Temps

«  Les comédies amoureuses de M. Sacha Guitry sont incomparables. Quelque tort que lui fasse son succès dans l’estime des lettrés, il est le seul dramaturge d’à présent qui tienne le fil d’une tradition délicate, celle de Marivaux et d’Alfred de Musset ».
Robert Manuel L’Éclair

« Vous devinez de quels ravissants et spirituels commentaires, André Messager a entouré cette anecdote. Sa partition prend, dans les circonstances présentes, une valeur très particulière. Au moment où la musique légère s’industrialise, se dépouille, se simplifie jusqu’à la pauvreté la plus humiliante, où les opérettes ne sont plus que des recueils d’air de danses et de refrains populaciers pour, ainsi dire en série, par des procédés mécaniques, c’est un enchantement que d’entendre un art aussi finement aristocratique. ».
Pierre Lalo Le Temps

« M. Sacha Guitry était un grand auteur dramatique ; mais voilà que d’un coup, quoique étranger à la musique, il a compris, en outre ,la psychologie de cet art. Il a instinctivement saisi les lois de la composition musicale. Prodigieuse faculté d’assimilation que partage Mme Yvonne Printemps. Elle a chanté, mais oui, chanté, avec quelque chose de mieux encore que la science : avec une délicieuse finesse, avec une adorable souplesse ».
Raymond Charpentier Coemedia

« Un tel bonheur se dégage de ce spirituel et gracieux divertissement qu’on ne saurait applaudir L’Amour masqué sans se sentir soi –même un peu plus heureux ou un peu moins malheureux, selon les jours, l’humeur et les circonstances. Allez, allez à L’Amour masqué, messieurs, mesdames ; allez y vite ; et retournez-y et n’y manquez pas. Pendant quelques heures vous trouverez la vie drôle, les gens comiques, la jeunesse folle et tendre, la fantaisie possible et l’amour charmant. Tout cela grâce à la magie de Sacha Guitry, auteur et acteur, grâce à la beauté, à la jeunesse, à l’entrain, à la voix incomparable d’Yvonne Printemps... Alors, me direz –vous, c’est un succès ? Non sire, c’est un triomphe ! La plupart des couplets sont bissés, acclamés, on n’en finit pas de relever le rideau et l’enthousiasme du public pour Mme Yvonne Printemps tient tout simplement de l’adoration ».
Mme Gérard d’Houville Le Gaulois

Reprises

1970 Théâtre de Palais Royal.

2006 Grand théâtre de Tours. Mise en scène Bernard Pisani

2012 Grand Théâtre de Bordeaux. Mise en scène Bernard Pisani

 

1 Sacha Guitry Le Veilleur de Nuit Acte 3

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