Monique CHAUMETTE
TANTINE

 

Chère Monique,

Fausse pudeur ou timidité ? Voilà longtemps que je m’en veux de n’avoir pas osé, à l’occasion de nos nombreuses rencontres familiales en compagnie de Philippe Noiret, vous dire tout le bonheur que vous avez donné à un jeune admirateur quelques lustres avant qu’il ne se lance, avec l’inconscience de l’âge mûr, dans la production de pièces de théâtre.

Vous avez participé, aux côtés de Jean Vilar et de l’ensemble de sa troupe, à la grande aventure du TNP, de ses tournées internationales et à celle du Festival d’Avignon. Nombreux sont ceux qui, comme moi, se souviennent de vous avoir applaudie dans « Le Cid », « Richard II », « Mère Courage », « Le faiseur », « Lorenzaccio » et tant d’autres pièces mises en scène par jean Vilar dont vous étiez l’une des interprètes préférées. Je garde le souvenir d’une parfaite netteté de diction, d’une fermeté exigeante et d’un profond sens tragique.

Le cinématographe, notamment celui de Bertrand Tavernier, et ceux de Marco Ferreri et de Claude Chabrol, a su mettre en lumière des zones plus secrètes de votre personnalité. Je n’oublierai jamais le personnage trouble et cynique que vous avez interprété dans « Masques » de Claude Chabrol.

Chère Monique, je vous dis aussi toute l’affection que je porte à une cousine par alliance qui sait être drôle mais aussi forte et courageuse… - Ne porte-t-elle pas une médaille où sont gravés ces trois mots « je suis là ».-


François de la Baume
Président de SOFITHEA