Xavier Daugreilh est le jeune auteur de la pièce « Accalmies passagères », « molièrisée », cru 97, meilleure pièce comique. Sa nouvelle comédie, « Itinéraire bis », parle du temps qui passe et qui, peut-être, peut finalement se rattraper, des rêves envolés, de la peur d’un amour trop fort, idéalisé, étouffant... Xavier Daugreilh évoque la vie, un peu de la vôtre, de la nôtre, de celle de « Pierre, Paul ou Jacques »... C’est léger, ça ne dit rien de plus que les sentiments. Ça s’écoute et se regarde avec plaisir et même, selon le vécu de chacun, avec émotion. Comme un miroir, cette comédie nous renvoie ces petites choses de la vie que l’on traverse du mieux possible.
 
Jean et Christine se sont aimés très fort puis ont divorcé. Christine a laissé à Jean le soin d’élever leur fils Marc... Trente ans plus tard, Marc part travailler à Hong Kong et réuni à l’aéroport ses géniteurs. L’âge des bilans est arrivé, Christine et Jean s’embarquent alors sur un « Itinéraire bis » qui les mène sur des sentiers semés d’embûches, mais qui ne se terminent pas en cul de sac...
 
Christine, c’est Annick Blancheteau, une comédienne remarquable... Toujours juste... Toujours à fleur de peau. Les larmes, les émotions et les rires sont là, tout en retenue mais prêts à exploser. Jean, c’est Bernard Verley. Un roc fragile que l’érosion du temps a fini par user... Il s’enferme dans un radotage qui cache ses angoisses, sa trop grande sensibilité, cette peur de passer encore à côté de quelque chose... Marc Fayet joue le fils. Bien de son temps, il est lui aussi en quête de bonheur...
 
Dans les rôles des meilleurs amis, ceux qui nous cassent parfois les pieds avec leur compassion et leçons de morale, Stephan Meldegg et Attica Guedj. Chacun tente de ressembler à l’image que l’on a d’eux, Meldegg l’intellectuel sage et attentif, un peu colérique, Attica Guedj, joyeuse, chef de bataille, qui prend la vie dans un éclat de rire lucide. Pour un metteur en scène, Daugreilh est un cauchemar... Car il aime faire changer de lieux ses personnages en un rien de temps... Un casse-tête que Meldegg a résolu avec une succession de magnifiques toiles peintes par Haby Bonhomme... Et puis, « Si nous avions un paysage de notre vie, quelle allure aurait-il ? »
 
Marie-Céline Nivière

     

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